On me l’aurait prédit et je ne l’aurais jamais cru. J’ai eu le bonheur de voir ma photo dans des journaux japonais dans le cadre d’un article sur le dodo. Le journaliste japonais Taisuke Kikuchi accompagné du photographe Tomoaki Nakano, tous deux travaillant pour Kyodo News, m’avait interviewé à mon studio à Curepipe le 7 février dernier. Cet article n’est pas sur ma peinture, mais sur la représentation du dodo dans ma peinture. Peut-être qu’un jour j’aurais la chance d’avoir un article de la presse étrangère rien que sur le style Zafer. On ne sait jamais !
En attendant ce jour, voici une traduction du paragraphe qui me concerne :
Un monde paisible
"Mon monde est paisible." Pascal Lagesse (55 ans) parle à sa toile tout en ajustant les teintes de peinture sur sa palette. Rose, jaune, violet... Un dodo se dresse dans un paysage plein de couleurs vives.
Son atelier est à Curepipe, une ville située au centre de l'île. Diverses peintures de dodos sont alignées sur les murs. Ses œuvres représentent la bonne vieille Ile Maurice avant l’arrivée des humains.
Des couleurs brillantes et des coups de pinceau extrêmement simplifiés. Un journal local a décrit le style de Lagesse comme « une grande nostalgie ». Le journaliste qui a écrit l'article l'a salué comme "le peintre qui est l'un des plus remarquables de l'île Maurice actuelle".
Tout a commencé par un revers mental. Au début des années 2000, alors qu’il travaillait à la fois comme peintre paysagiste et concepteur publicitaire, « on m’a diagnostiqué une dépression chronique ». Le monde réel devient sombre et "je ne pouvais plus exprimer le réalisme comme avant".
Les souvenirs de son enfance le consolaient de sa douleur. Certains week-ends, il se promenait à la plage et dans les forêts avec ses parents et ses frères aînés. Tout était coloré et joyeux. "S'éloignant de la réalité et peignant dans mon cœur l'île de mon enfance." Il a établi son style actuel en 2003, et avant même de s'en rendre compte, ses sujets remontaient à l'époque du dodo. Il tente d'entretenir un dialogue avec les « souvenirs de l'île » qui dépasse son histoire personnelle.
Ses œuvres ont attiré l'attention des médias au cours des trois ou quatre dernières années. Pandémie de covid-19, guerres en Ukraine et dans la bande de Gaza, etc… Lagesse ressent l’influence d’un monde morose. "Le désir d'un passé plein de grâce que j'ai mis dans mes œuvres a dû toucher une corde sensible chez les personnes vivant dans les temps anxieux d'aujourd'hui."
De plus en plus de personnes visitent son atelier d'Europe et d'ailleurs pour ses œuvres, et il dit : « En ce moment, je suis entouré par la joie de peindre ». Il a montré un grand sourire comme s'il était un enfant vêtu d’un tablier avec beaucoup de taches colorées.
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